Lors de l’annonce, le leader d’extrême droite n’a pas hésité à retirer son masque et à interpeller la poignée de journalistes présents face à lui à Brasilia.
Il a finalement fini par l’attraper. Mardi 7 juillet, Jair Bolsonaro a annoncé avoir été testé positif au Covid-19. Le président brésilien d’extrême droite a annoncé la nouvelle à sa façon : extravagante, inimitable. Pour montrer à tous qu’il était au mieux de sa forme, Jair Bolsonaro n’a pas hésité à retirer son masque et à interpeller la poignée de journalistes présents face à lui à Brasilia. « Comme ça, vous pouvez voir mon visage, constater que je vais bien, que je suis tranquille et en paix ! », a lancé le chef de l’Etat, radieux mais contagieux, face à une presse aussi surprise qu’affolée.
Les premiers signes d’alerte se sont fait sentir dimanche. « Une indisposition, qui s’est aggravée lundi, avec un mal-être, de la fatigue, un peu de douleur musculaire, et une fièvre en fin d’après-midi qui a atteint les 38 °C », a détaillé Jair Bolsonaro depuis le palais de l’Aurore, somptueuse résidence des chefs de l’Etat brésiliens. Face à l’aggravation des symptômes, le président a effectué en urgence une tomographie et un test de dépistage du Covid-19. Résultat : positif.
Des réactions plus que partagées
Dans un pays sous tension, où le virus a déjà fait plus de 66 000 morts et 1,6 million de malades, les réactions à l’état de santé du président ont été plus que partagées. « Il ne reste plus qu’à lui souhaiter une pleine récupération », a sèchement tweeté l’ex-ministre de la justice Sergio Moro, aujourd’hui dans l’opposition
Certains sont allés plus loin encore : « Je suis favorable à ce que sa maladie s’aggrave et qu’il en meure », est allé jusqu’à écrire l’éditorialiste Hélio Schwartsman, dans une tribune publiée par la Folha de Sao Paulo. « Dans l’immédiat, l’absence de Bolsonaro signifierait que nous n’aurions plus [au Brésil] un dirigeant minimisant l’épidémie et sabotant les mesures visant à l’atténuer. Est-ce que ça ne pourrait pas sauver des vies, ça ? », s’interroge le journaliste. Et de conclure : « En mourant, Bolsonaro rendrait un service qu’il a été incapable d’offrir de son vivant. »